Publié en 1972 par le Club de Rome sous le titre « The Limits To Growth », traduit en français par « Halte à la croissance », actualisé en 1993 puis en 2004, le rapport Meadows (pdf, en) a fait grand bruit avant de faire… plouf ! Plus personne ne s’y intéresse, l’actualité l’a étouffé comme beaucoup d’autres mauvaises nouvelles, et l’humanité a oublié qu’elle fonce dans le mur.
Il s’est évaporé mais en essaimant : selon Wikipedia, il serait à l’origine du concept de « développement durable ». Sur le Net, l’on ne compte plus les commentaires qui rappellent sa leçon première : une croissance illimitée est impossible dans un monde fini. C’est dire qu’il est dans toutes les têtes mais, à l’instar de la fameuse lettre volée d’Edgard Poe, personne ne s’y arrête vraiment, personne ne prête vraiment attention à ce qu’il annonce, c’est-à-dire des événements grandioses et inéluctables.
Tous les jours nous parviennent des nouvelles alarmantes, – la dernière en date à l’heure où j’écris, l’ouragan Harvey, est en train de noyer Houston -, mais elles aussi sont « noyées » : dans une actualité dérisoire eu égard au sort presque imminent qui attend l’humanité.
L’on croit savoir mais l’on ne sait pas. L’on sait seulement que ce rapport annonce un déclin qui promet d’être colossal, que ce déclin est déjà amorcé et qu’il sera nettement perceptible d’ici la fin du siècle. L’on sait aussi beaucoup de choses sur la biodiversité, (qui se réduit de façon spectaculaire), sur la pollution, (qui touche toutes les espèces, sur les continents comme sur les océans), sur le réchauffement climatique, sur les données démographiques, les ressources énergétiques, etc. Mais le tableau d’ensemble est tellement énorme que les faits avérés ne sont que des pixels dans notre conscience. D’où l’idée de faire une synthèse pour essayer de mettre en évidence les phénomènes à l’œuvre.
Note : le rapport Meadows est ici, PDF très long d’accès et en anglais.
Paris, le 29 août 2017
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