Le témoignage d’un vieux médecin de campagne, (copié en annexe), mérite d’être publié, et donc relance pour nous « l’affaire Raoult ». Il commence ainsi :
« J’ai 76 ans passés et j’en ai vu des épidémies de grippe dès 69-70, qui tuaient 30 à 40 000 personnes sans qu’on affole une population infantilisée par l’idée de la mort et -surtout- par médias et hommes politiques qui surfent sur la vague. »
Puis il explique :
« Toxicité de l’hydrochloroquine? J’en ai prescrit comme tous les autres médecins pendant 50 ans (sans qu’on m’emmerde) contre le palu et dans certaines affections rhumatismales sans le moindre incident alors que j’ai dû hospitaliser des cirrhoses au paracétamol chez des non alcooliques, sans parler des hémorragies digestives sous aspirine… »
Après tout, son point de vue se défend très bien, car la médecine n’est pas une science exacte, c’est tout un art qui commence par la connaissance de son patient, la pose d’un diagnostique, le choix d’un traitement, etc. Et face à une nouvelle maladie pour laquelle on n’a rien, il est naturel d’essayer une solution recommandée par un chercheur de niveau mondial. C’est pourquoi, à lire ce témoignage, on se sent désolé de voir que les autorités du pays aient interdit le « traitement Raoult ». Oui mais…
Il y a un gros mais dans cette histoire : d’où vient tout ce foin autour de ce traitement ? Les autorités pouvaient-elles rester sans réagir dès lors que la question de son efficacité était publiquement posée ? La réponse est non, évidemment, surtout devant la virulence des « réseaux sociaux ». Donc, sommées de rendre un « verdict », les autorités ont dit non, et avaient leurs bonnes raisons de répondre ainsi. Des raisons qui n’ont sans doute rien à voir avec les pratiques qui se déroulent à huis clos dans les cabinets de campagne, mais tout à voir avec les affaires publiques. C’est désolant mais c’est comme ça. Moralité : si ce fort en gueule l’avait fermée, les autorités auraient laissé faire ce qu’elles n’auraient jamais pu interdire faute d’en avoir connaissance.
Pour faire connaître son traitement, Raoult devait utiliser les canaux usuels des médecins, leurs revues professionnelles, leurs organisations diverses, etc, mais ne pas en appeler au grand public. Depuis quand serait-il compétent pour juger de ces choses ? Nous sommes dans le feu de l’action, là, avec des nouveautés qui changent tous les jours la situation, nous ne sommes pas dans les enquêtes fouillées qui révèlent des scandales cachés depuis des lustres. En appeler à l’opinion publique qui ne peut pas être « éclairée » en de telles circonstances, ce n’est pas éthique. Donner des espoirs aux foules sur la base d’une prétendue « étude » menée à la va comme je te pousse, ce n’est pas éthique non plus.
Conséquence : les « réseaux sociaux » ne résonnent que de son hydroxychloroquine, alors que des « dizaines » d’autres médicaments pourraient aussi être utilisés. Ils en font l’une de leurs batailles favorites au nom du Bien, de la Justice et toutes ces choses, alors que les faits tangibles sont aussi incertains que provisoires. Hier, nous avons bien ri de voir le Yéti, – que nous apprécions beaucoup par ailleurs -, traiter de « connards » et « criminels » les auteurs d’une étude qui avaient simulé un essai thérapeutique par collecte de données réelles auprès de quatre hôpitaux, mais sans procéder eux-mêmes au moindre traitement. Juché sur les grands chevaux de la morale, il avait dégainé le sabre par réflexe, à la seule lecture d’un article sommaire de Sputnick : il n’avait même pas lu les premières lignes de l’étude, dont le lien était pourtant fourni.
Finalement, Raoult n’a réussi qu’à semer la zizanie et susciter un débat stupide, avec des pour et des contre qui n’avaient pas lieu d’être, car la question de l’efficacité de son traitement est une affaire de spécialistes, il n’appartient pas au public d’en juger.
Paris, le 20 avril 2020
ANNEXE
Témoignage d’un médecin de campagne :
« J’ai 76 ans passés et j’en ai vu des épidémies de grippe dès 69-70, qui tuaient 30 à 40 000 personnes sans qu’on affole une population infantilisée par l’idée de la mort et -surtout- par médias et hommes politiques qui surfent sur la vague.
J’ai de nombreuses années assumé un cabinet de 40 à 5O malades jours et nuits et dimanches en dépit de 3 associés que j’avais accueillis à mes côtés.
Encore inscrit au Conseil de l’Ordre, je viens de soigner une dizaine de personnes atteintes du covid 19 et j’y suis passé moi-même sans encombre en n’hésitant pas à prendre Nivaquine + antibiothérapie.
Oui, on n’est pas certain de l’efficacité de ce traitement… mais alors, que proposer à nos patients? Pour mes amis et parents, comme pour moi, je n’ai pas hésité.
Toxicité de l’hydrochloroquine? J’en ai prescrit comme tous les autres médecins pendant 50 ans (sans qu’on m’emmerde) contre le palu et dans certaines affections rhumatismales sans le moindre incident alors que j’ai dû hospitaliser des cirrhoses au paracétamol chez des non alcooliques, sans parler des hémorragies digestives sous aspirine…
Le confinement : certes pour les personnes fragilisées et afin de ne pas engorger les services de réanimationb qui n’existaient pas dans les années 70.
Mais on le prouvera quand nous serons en possession de tests sérologiques fiables : quoi qu’on fasse, les trois quarts de la population auront contracté le Covid 19 en ne présentant qu’une simple « grippette »ou une forte grippe.
Que dire de la cacophonie des « grands professeurs » (combien d’entre eux ont-ils réellement fait de la recherche fondamentale?) des grands professeurs qui n’ont pour la plupart jamais eu à soigner une grippe et des pneumopthies virales alors que nous en avons soigné des milliers au cours de notre carrière et que sommes, nous, médecins de famille en première ligne pour soigner les trois quarts des personnes atteintes du Covid 19.
Oui : qu’ont-ils à proposer?
Alors, qu’on laisse le médecin de famille responsable faire son boulot sans lui interdire tel ou tel produit!
Ou alors, qu’on lui interdise le droit de soigner! Seuls quelques grands spécialistes et chercheurs ont droit de nous apprendre.
Toute mon admiration va aux médecins de réanimation et à leurs assistants qui se dévouent de façon merveilleuse 24 heures sur 24 pour les cas désespérés.
Mais si on jour, il se confirme que Nivaquine et Plaquénil ont une efficacité -même relative- contre le Covid 19, alors nous serons en droit d’accuser tous ceux qui nous l’ont interdit, d’avoir mis en danger la vie de centaine de milliers de malades et -voire- de les traduire en Justice.
Car, pour avoir été maire pendant 19 ans et Conseiller Régional 12 ans, je doute de l’esprit de culpabilité de certains »grands » élus. »
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