Ligne éditoriale

Suite à cet article qui a mis dans le même sac les « effondristes » et les « collapsologues », nous avons jugé opportun de faire le point sur notre « ligne éditoriale » :

  • Contrairement aux collapsologues, nous n’avons aucune prétention scientifique, et ne pensons pas que « l’effondrement » puisse faire l’objet d’une « science » ou qu’on puisse s’y préparer. (Cf. « L’anthropologie contre la collapsologie »)
  • Nous n’avons aucune leçon à donner, aucune solution, aucun combat, aucun rôle à jouer ni mission à accomplir. Rien à vendre en somme. Chacun pense ce qu’il veut et fait ce qu’il peut.
  • Notre approche est « holistique » et « interprétative » : les faits sont « lus » comme des « signes » qui indiquent l’évolution du « système » où tout est lié. (Cf. le mythe de Remus et Romulus dont les remparts sont déjà là, mais sous forme d’un glaive décidé à les défendre.)
  • Ce blog est clairement aquoiboniste quand on parle de « changer le système » ou de « sauver la planète », et considère qu’il appartient aux individus de choisir entre passivité et résistance. (Cf. « Réveiller Antigone » où l’on rappelle qu’une tragédie est tout sauf un accident.)
  • Critique sur tout ce qui bouge, il ne se cache pas d’être pessimiste et fataliste, (l’action ne sert à rien car tous les chemins mènent à Rome), mais se défend d’être cynique. Il considère que ce sont les « solutions » d’antan qui ont conduit à la situation actuelle, et se scandalise plus souvent du passé que du présent ou de l’avenir.
  • Il rappelle que « l’Humanité » a subi une évolution contrainte et forcée par la répression féroce des révoltes populaires depuis des siècles. Cela pour dire que certains sont plus coupables que d’autres, et ce sont bien sûr les occidentaux : européens et nord-américains au premier chef, les autres n’ont fait que suivre ou subir.
  • Il n’affirme pas pour autant qu’il n’y a « aucune issue », car l’avenir est imprévisible et l’évolution incontrôlable. L’humanité sera encore là en 2100, toute la question est de savoir dans quel état.
  • Mention spéciale pour Vincent Mignerot : nous sommes résolument aux antipodes de sa position ultra-individualiste, ultra-déterministe et anti-collectiviste : selon lui, le capitalisme et l’État ne rentrent pas dans le spectre des causes.
  • Le mot-clef de ce blog est « le système » productiviste créé par les européens, étendu au monde entier par la colonisation, et imposé par « contagion » à tous les peuples, y compris la Chine communiste.
  • Si nous n’avons que des reproches à formuler à l’endroit des « puissants », nous n’en avons aucun pour les « consommateurs » en vertu du principe que chacun fait comme il peut. On ne peut pas leur demander d’être « responsables » alors que tout a été fait pour les déresponsabiliser : c’est le principe fondamental de « la consommation ». (Cf. « Hippopotamus exemplum » et « Le coup d’éclat d’Eddie Bernays »)
  • C’est le système qui détermine les individus, non les individus qui déterminent le système.
  • Nous sommes sans pitié pour les « beaux parleurs », les charlatans moralisateurs et autres donneurs de leçons promptes à lancer l’anathème, et qui s’imaginent que leurs paroles peuvent « sauver le monde ». Nous refusons en bloc les formules ronflantes et les slogans simplistes dont le seul mérite est de parer leurs auteurs de toutes les vertus.
  • Nous sommes résolument du côté du peuple, (et même des peuples), à qui « le système » ne demande qu’une chose : subir l’ordre établi.

Paris, 1er septembre 2020

13 commentaires sur “Ligne éditoriale

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  1. je suis arrivée à vous par les vœux de Plein Chant et le site À contre temps
    mon action est pour le moment de fournir chaque jour ou presque « mon » blog Mediapart avec les poèmes de Gérard Lemaire (1942-2016), poète, poète prolétarien ; c’est aussi un contrepoids à toutes ces informations qui suscitent l’indignation et finissent par nous étouffer
    vous pouvez aller lire ces poèmes !
    bien vers vous

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  2. Bonjour, j’ai lu votre ligne éditoriale (après qu’on m’ait envoyé un lien vers votre site justifiant une position sur un journaliste, bref) mais du coup je ne comprends l’intérêt de votre blog. De l’opinion qui ne mène à aucune action, aucun militantisme ? Critiquer pour… critiquer ? Sans rien sourcer. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous au moins ? Nous dire d’où vous parler ? Vous n’êtes apparemment pas journaliste ni scientifique, du coup : vous êtes chroniqueur écolo ? Bloggueur ? Depuis quand ? Vous donnez votre avis sur un sujet d’actualité et polémique, je trouve que ce serait intéressant de savoir au moins de qui on a l’opinion. Merci de votre réponse,

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    1. Bonjour Sophie,

      Tout d’abord merci pour toutes vos questions qui témoignent de votre intérêt pour mon blog, même si vous n’êtes manifestement pas d’accord avec mon état d’esprit. Effectivement, je ne propose aucune solution, seulement des critiques et des explications qui valent ce qu’elles valent. Ce n’est pas un blog pour des militant(e)s qui sont dans l’action. J’ai horreur de l’action, je ne vis que par et pour l’écriture, et j’écris ce que j’aimerais trouver sur le Web.

      Je ne suis effectivement ni journaliste ni scientifique, mais un petit blogueur qui s’efforce, par esprit scientifique car ingénieur Supélec de formation, de justifier ses opinions de la manière la plus raisonnable possible. Quand je n’y parviens pas, (par exemple sur la façon dont Macron a géré le covid), je m’abstiens d’aborder le sujet.

      Vous êtes très injuste à me reprocher de ne rien sourcer. La plupart des billets partent de publications que je mets en lien, et quand je fais référence à des faits ou des chiffres précis, je dis d’où ils viennent. Le dernier billet, (« De l’indéniable déni des boomers »), démarre sur des citations, un lien vers Wikipédia justifie que « le souci des générations futures » vient du développement durable, et pour affirmer que les professions supérieures sont « surreprésentées » chez les boomers, je cite un article en bas de page.

      Encore merci pour votre commentaire, et bonne journée Sophie !

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      1. Je n’ai lu que cet article-là qu’on m’a envoyé : https://onfoncedanslemur.blog/2021/05/30/les-ecolos-en-leurs-ideaux-retranches/ pour, de ce que j’en ai compris, plus ou moins justifier que Jancovici était un type crédible niveau écologie (notamment parce qu’il a écrit une BD qui se vend apparemment bien et qui est sans doute intéressante). J’entends qu’il y a des choses pertinentes dans ce qu’il dit et je vais probablement lire cette BD pour me faire un avis ! Ce qui me dérange, c’est qu’on m’envoie un billet d’opinion avec aucune source pour justifier quoi que ce soit. C’est lassant. Mais souvent, c’est par biais de confirmation qu’on a tendance à faire ça. On lit un article qui relativise une pensée ou va dans notre sens, et hop ! Le tour est joué. C’est confortable (et je parle pour moi aussi). De mon côté, j’essaie au maximum de m’en tenir à des articles scientifiques ou publications (les 2 derniers numéros de « Sciences et pseudo-sciences », le magazine de l’AFIS abordent ces thématiques d’ailleurs !) ou des avis d’experts et à des actions plutôt qu’à de l’opinion, ça me correspond plus et ça fait plus de sens pour moi. Bonne continuation.

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  3. Votre ligne éditoriale est un vrai catalogue à la Prévert avec tout et son contraire, mais il y a un point qui me laisse plus que perplexe:le « système ». Ah ce fameux système tellement pratique pour expliquer tout et son contraire, ce qui reboucle parfaitement avec votre ligne éditoriale….Bon courage à vous pour luter contre le système!

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    1. Que ma ligne éditoriale soit un « catalogue à la Prévert », oui, d’une certaine façon, à ceci près que Prévert donnait dans le surréalisme, ce qui n’est pas trop mon genre. Qu’on y trouve « tout et son contraire », là, permettez-moi de ne pas être d’accord : les termes de ma liste sont indépendants les uns des autres, ils sont des réponses à des questions différentes, et j’aimerais bien vous voir me donner un exemple de contradiction. Quant au « fameux système », (que j’ai pris soin de décrire dans https://onfoncedanslemur.blog/2017/12/04/le-fameux-systeme/), il n’est pas une feuille de vigne, mais une réalité.

      Ah, mais j’allais oublier : merci d’avoir lu ma ligne éditoriale, peu de visiteurs s’en donnent la peine. En revanche, ce n’était pas la peine de me souhaiter bon courage pour lutter contre le système : ma ligne éditoriale dit que je ne lutte contre rien du tout.

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  4. Le système n’est que l’expression ….la nature humaine l’a peu à peu élaboré au fil du temps….Lui imputer les maux que vous diagnostiquez et sur lesquels vous attirez l’attention à juste titre est à mes yeux une erreur .Certes vous dédouanez ainsi les individus de leurs responsabilités ce qui est bien dans l’air du temps …mais vous fermez ainsi la porte à la solution que seul le changement de comportement individuel peut atteindre…mais trouver une solution n’est peut-être pas vraiment ce que vous recherchez. Eh oui il ne serait plus alors question de ce sacré système…zut alors!
    Pour moi ce système n’est qu’un système…une chose inerte ,un outil….et je n’ai jamais engueulé mon marteau quand je me tape sur les doigts.

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    1. Intéressant de voir quelqu’un prendre le contre-pied de ma position. Il est certain que les solutions ne m’intéressent pas mais je ne ferme pas la porte complètement. J’encourage l’action individuelle, (mais pour le « panache », cf. https://onfoncedanslemur.blog/2018/01/26/reveiller-antigone/), je n’ai pas critiqué la CCC, et je ne critiquerai jamais aucune initiative collective qui va dans le bon sens. En revanche, je continuerai de dire que toute solution est vouée à l’échec. La nature humaine en est responsable en partie, (cf. https://onfoncedanslemur.blog/2020/11/09/le-bug-humain/), mais aussi le système. Non, il n’est pas « inerte » et ce n’est pas un « outil », pas plus que l’État et le capitalisme. Le système existe bel et bien, son existence résulte de l’activité de tous les gens, (du peintre en bâtiment au trader en passant par le prof de philo), des gens qui sont tous interconnectés d’une façon ou d’une autre avec le reste du monde. Le système, c’est tout ce qui vous entoure : difficile de dire qu’il est « inerte ».

      C’est vrai que plusieurs billets visent à déculpabiliser les consommateurs, mais c’est pour faire porter le chapeau aux producteurs (qu’on oublie un peu vite). Et s’il est vrai que les solutions passent aussi par le comportement des premiers, ce n’est encore qu’en partie. Et vous le savez bien. Avant que « tout le monde » n’arrête de manger de la viande, les poules auront des dents. Mais si l’on votait une loi pour limiter drastiquement cette consommation-là, je verrais qu’elle va dans le bon sens et je m’abstiendrais de la critiquer.

      Cordialement

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    1. Eh oui, évidemment, ce genre de « choix », (dans un sens ou dans l’autre), est strictement personnel et ne peut pas se justifier. Mais, en général, on justifie a posteriori ses choix. Donc, si l’on n’est pas aquoiboniste, l’on trouvera mille raisons de le justifier. 🙂

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